Chahdortt Djavann kort geëxcerpeerd
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On a beaucoup dit, écrit à propos du voile islamique. Les islamistes bon teint ou camouflés, les prédicateurs, les mollahs déturbanés, bien sûr.
Mais aussi les exégètes, les islamologues, les sociologues du monde arabo-musulman, les commentateurs de tous genres dont certains se sont empressés, avec la courte vue qui caractérise parfois les spécialistes, d’évoquer la spécificité de la situation française, l’étonnement qu’elle susciterait dans les autres pays européens ou plus lointains. Ils on tenté d’imputer le “rejet du voile islamique en France” au passé colonial et à la guerre d’Algérie qui pèseraient encore en France sur les relations entre musulmans et non-musulmans. Ils se sont entêtés à considérer le rejet du voile comme relevant du racisme anti-arabe des Français et de l’ ”islamophobie”.
Il faudrait leur remarquer que:
1) la critique d’une religion quelque sévère qu’elle soit n’a rien d’un acte raciste;
2) la France est un pays de droit et le racisme est considéré comme un crime par la loi; l’État français ne reconnaît pas de Français de première, deuxième ou troisième classe. Il n’existe pas de sous-nationalité, il n’y a de citoyen français qu’à part entière.
Que pense Allah de l’Europe ?
Gallimard 2004, pp.6-7
hoe verschillend is toch de Franse staat van de ooit bestaan hebbende “Verdraagzame Islamrijken” waar Lucas Cathérine en cs. het graag over hebben en die, geheel volgens de heilige koran, loodzware belastingen, jizya eisten van hun polytheïstische, of christen of joodse onderdanen! in die Rijken waren er wel degelijk tweederangsburgers, en die konden rustig uitgezogen worden, vaak in afwachting van hun uitroeiing – in het geval dat zij, eens arm geworden, toch in hun boos geloof bleven volharden; échte ongelovigen, of erger nog afvalligen waren van deze belasting ontheven: die werden meteen om zeep geholpen, zodat hun goederen zonder verdere poespas aan de ware gelovigen toekwamen :-)
Ja, ik hoor het graag vertellen hoor, over de “traditie van verdraagzaamheid” die in de islam bestond…maar waar en wanneer, als ik vragen mag, was dat juist?
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À l’origine de l’islamisme il y a l’islam.
Il n’y a jamais eu de voile innocent, sans signification particulière. Le voile a toujours signifié la soumission de la femme à l’homme, son non-droit juridique dans les pays musulmans, sa réduction à l’état d’objet sexuel appropriable. N’idéalisons pas le passé: quel était le code de la famille dans les pays musulmans, il y a cent ans? Quelle était la liberté des femmes? Les filles étaient mariables à l’âge de neuf ans, la polygamie était la règle et les épouses répudiables à volonté.
[…] Fondamentalement, le voile signifiait hier ce qu’il signifie aujourd’hui. Il n’y a que trois façons de se situer par rapport au passé: vouloir le dépasser, vouloir le conserver ou vouloir y revenir. Les progressistes, les conservateurs et les réactionnaires sont trois familles d’esprits inconciliables. Les réactionnaires fondamentalistes et intégristes ont beau mélanger les langages et se donner des allures de révolutionnaires, ils seront toujours l’incarnation des conceptions les plus rétrogrades et les plus inégalitaires de la société humaine.
over journalisten en 'sociologen' die graag eens enkele gesluierde jonge scholieren opvoeren, in de overtuiging dat ze ernstig bezig zijn aan de goede zaak:
En s’appuyant sur le témoignage […] de quelques jeunes filles soucieuses d’expliquer le caractère personnel de leur ”choix” du voile, ils manquent complètement au premier devoir de toute sociologie des phénomènes de société (la représentativité de l’échantillon). Ces sociologues manquent aussi au plus élémentaire bon sens lorsqu’ils prennent pour argent comptant, au premier degré, les déclarations stéréotypées de gamines en pleine crise d’adolescence et leur donnent un statut de témoignage représentatif, sans prendre en considération leur âge et leur situation de famille. Et à partir de ces quelques “témoignages”, ils se croient autorisés à expliquer “scientifiquement” un phénomène de société, un phénomène européen, plus exactement. Faute professionnelle? Certainement. Naïveté? Pourquoi pas, probablement. Complicité? Oui aussi, dans certains cas, sans aucun doute. Sans compter que la naïveté et la complicité peuvent se mêler en proportions variables.
Parler d’islamophobie, à propos de ceux qui critiquent les dogmes de l’islam, c’est évidemment entrer dans le jeu des islamistes.
Ainsi, certaines banlieues françaises, allemandes, anglaises sont-elles plus islamisées que certaines villes des pays musulmans.
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[…] les islamistes comptent bien peser sur les décisions politiques en Europe.
Pour stopper le progrès des islamistes en Europe, il est temps que toute discussion sur l’islam se cantonne au cadre religieux, historique ou philosophique. Le social doit être préservé de l’intrusion de l’islam. Il est temps qu’on distingue précisément ce qui relève des lois démocratiques et républicaines, des droits de l’homme, de l’égalité des sexes, de la protection des mineurs, du politique, du culturel, du social et de l’économie, de ce qui relève de la religion.
Le monde musulman n’admet pas la pluralité philosophique. La pensée non-religieuse n’a pas sa place dans le monde musulman. C’est là tout le problème. On entend dire parfois, notamment par des penseurs contemporains de l’islam, qu’il peut se réformer de lui-même, qu’on peut en faire une lecture compatible avec la modernité et la démocratie. Mais cette capacité d’évolution n’appartient intrinsèquement à aucun monothéisme. Elle ne se manifeste que sous la pression de l’histoire et au contact des traditions différentes: « profanes », « hérétiques » et « blasphématoires ». L’évolution du christianisme, dès la Renaissance, est due entre autres au fait que les auteurs qui se disaient chrétiens et n’avaient d’ailleurs pas le choix de ne pas se dire chrétiens dialoguaient néanmoins surtout avec les auteurs et les philosophes les plus brillants des traditions grecque et latine, étrangères au christianisme. Au XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, les libertins, les philosophes, les révolutionnaires et les socialistes athées pèsent sur l’évolution du christianisme qui se confronte à des modèles de pensée qu’il n’est plus en situation de condamner et de réduire au silence. Tant que dans le monde musulman toute philosophie sera confisquée par l’islam et que la civilisation et l’héritage préislamiques seront reniés et dénigrés, l’islam n’évoluera pas. Tant que ses philosophes se définiront unanimement comme philosophes de la pensée islamique, accoucheurs des virtualités de l’islam, les intégristes auront beau jeu de leur dire qu’on ne joue pas avec la parole de Dieu, c’est-à-dire avec le Coran. Tant qu’il ne sera pas possible à un supposé musulman d’émettre des pensées « blasphématoires » en soutenant par exemple que le Coran n’est pas la parole de Dieu, qu’il n’est pas le Livre sacré, le Livre unique et que ce livre fait par des hommes est discutable par d’autres hommes, l’islam n’évoluera pas. C’est pourquoi il est dans une situation déséquilibrée en Europe. Des musulmans ou d’autres peuvent toujours prétendre, de bonne ou de mauvaise foi, qu’il peut y accomplir le pas décisif vers la démocratie: le fait que l’islam ne soit pas coupé de ses sources orientales, que ses représentants les plus attitrés et ses forces vives se situent dans des pays et des régimes où la pluralité est impensable met en question la réalité de son évolution. Celle-ci demanderait des attitudes franches et décidées que l’on note bien peu chez ceux qui se disent les élites intellectuelles de l’islam en Europe, des déclarations courageuses et radicales que l’on n’entend pas. Elles seraient pourtant le préalable nécessaire à toute évolution. Que l’on me comprenne bien. Je ne demande pas que l’on proclame que les uns ont raison et les autres tort. À chacun ses raisons et ses torts. Mais il est primordial que puissent naître dans le monde musulman des pensées et des philosophies, issues de ce même monde musulman, mettant en cause la sacralité du Coran et la légitimité de l’islam, qu’on puisse les y admettre et en débattre démocratiquement. Sans quoi ni l’islam ni les musulmans n’évolueront jamais.
1 opmerking:
Proficiat Marc,
Ik heb genoten.
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