23 juli 2020

The Global Good Award


Hier is ook iets dergelijks aan de hand hoor ik, maar in Frankrijk was dat al eerder het geval: de affaire Adama Traoré. Die man was een Malinese drugdealer, een maand uit de gevangenis, en bij zijn arrestatie vier jaar geleden overleed hij. Wellicht door hartfalen, want van politiegeweld is geen bewijs gevonden.
Er is nu, na de dood van George Floyd, weer flink wat beweging in de zaak gekomen, en de halfzus van Adama, Assa Traoré, weet de media goed te bespelen. Zelfs kreeg zij steun van zekere Rihanna, een popzangeres, en in het land van Uncle Sam werd haar de Global Good Award toegekend.

De Franse strafpleiter Régis de Castelnau, vroeger lid van, en advocaat van de Franse communistische partij, denkt het zijne over de rol van de media in deze kwestie, en zei gisteren dat die media liegen, noch min noch meer (maar ik heb geen zin om het te vertalen: transcriptie was al werk genoeg):

Le 22 juillet 2020
REACnROLL
Pour Régis de Castelnau, le mensonge entretenu (et même renforcé depuis quelques jours) autour de l'affaire Adama Traoré montre l'état inquiétant dans lequel se trouve aujourd'hui notre presse.



Juste quelques observations sur ce qui s’est passé à Beaumont-sur-Oise à l’occasion de la manifestation organisée conjointement par le Comité Adama et les Verts, et rejointe par la France insoumise et le Parti Communiste français. Je dis ça parce que un certain nombre de leurs élus, parlementaires ou élus locaux, étaient présents ceints de leur écharpe dans cette manifestation. Alors, ma réflexion elle est sur la difficulté qu’il y a à imposer le réel dans l’espace public. La réalité, la vérité.

On a bien vu qu’à l’occasion de la résurgence de cette affaire – qui est ancienne, elle a quatre ans – on avait essayé d’imposer à l’opinion publique un mensonge, une imposture. Pour importer en France ce qui s’est passé aux États-Unis après la mort de George Floyd, on a prétendu qu’on avait nous aussi notre George Floyd et que Adama Traoré était une victime du racisme systémique français par l’intermédiaire de sa police. C’est tout simplement faux. C’est simplement faux pour deux raisons.

La première c’est que Adama Traoré n’a pas été interpellé parce qu’il était noir, ça n’était pas un contrôle au faciès du tout. Il a été interpellé, enfin, les gendarmes ont essayé de l’interpeller et ont fini par le rattraper pour des raisons ayant avoir avec la délinquance de la famille. C’est pas… ils ne sont pas venu par hasard, ou ils ne patrouillaient pas, non non, ils étaient venu pour arrêter son frère, ils l’ont vu lui, qui a essayé d’échapper à l’arrestation pour une bonne raison, c’est qu’il était porteur d’argent et de quantités de drogues qui montraient bien que un mois après sa sortie de prison – prison précédente qu’il avait fait – il était en train de se livrer à un trafic de drogue.

Première contrevérité, ça n’était pas un contrôle au faciès parce que noir : c’est le contrôle ou l’arrestation d’un délinquant. Deuxième mensonge, deuxième contrevérité, c’est que effectivement il n’a jusqu’à présent  pas été établi une seule seconde, hein, en quatre ans, malgré trois expertises, malgré des investigations assez importantes, il n’a pas été établi que le décès d’Adama Traoré était dû à la violence exercée contre lui par les policiers.

Donc, malgré ça on continue à nous servir ce scénario. Et qui continue à le faire ? C’est assez impressionnant d’ailleurs, parce que la sœur d’Adama Traoré a été complètement iconisée hein, elle est sur toutes les chaînes de télévision où elle vient dire n’importe quoi – des mensonges, et je vais y revenir – et elle est en première page de tous les magazines appartenant à l’oligarchie, à la presse oligarchique, ce qui est quand même très significatif. Mais ça n’arrache pas un froncement de sourcils à tous ceux qui se prétendent de gauche, voire de gauche radicale comme la France insoumise, qui se prétendent soucieux des intérêts des couches populaires, et soucieux de leur condition sociale, et qui font alliance à cette occasion avec la partie médiatique du, entre guillemets, « grand capital ».
Donc ce mensonge, il est difficile de le faire arriver, de le faire pérenniser dans l’espace public, euh, pour deux raisons, je pense.

La première c’est que les journalistes ne font pas leur travail. Quand on voit, sur tous les plateaux où elle est reçue, pas un seul de ses interlocuteurs capable de la contredire, capable de la contrarier.  Quand elle vient dire : « Mes frères sont des détenus politiques. », mais c’est inouï! Ils ont tous fait l’objet – pour leurs incarcérations –  de condamnations pour des infractions crapuleuses. Rackets et extorsion de fonds sur femme vulnérable, ça n’est pas très reluisant. Non, non, elle vient dire : ce sont des détenus politiques, c’est une inversion, ce sont eux les victimes. Et personne ne bouge. C’est quand même assez extraordinaire.

La deuxième raison, c'est que des gens dont on pourrait attendre un minimum de rationalité, un minimum de lucidité, continuent à nourrir tout ça, hein. Donc la manifestation de Beaumont-sur-Oise c’était ça. Nous avons eu Esther Benbassa, bon, on sait très bien qu’en l’affaire-là elle n’est pas sérieuse, mais plein d’autres sont venus, ensuite ils sont sur les réseaux, j’ai vu Aude Lancelin twitter, et venir effectivement nourrir cette histoire, et par conséquent une imposture et un mensonge. C’est quand même assez extraordinaire d’en arriver là ! Je me demande comment ensuite peut-on parler à ces gens ? Comment peut-on s’expliquer puisque lorsqu’on leur donne des faits, lorsqu’en bon matérialiste on leur donne l’accès au réel, ils le refusent. Ils sont dans la foi, ou bien le calcul, c'est encore pire. Ou bien le calcul cynique, ce qui est encore pire : je pense qu’en ce qui concerne un certain nombre d’élus du PCF ou de la France insoumise, il y a aussi du clientélisme.

Autre exemple de cette défaillance du réel, enfin, dans l’appréhension du réel, c’est l’histoire des investigations que ‘enfin’ la justice aurait décidé. C’est un mensonge là aussi. La justice elle a fait son boulot depuis quatre ans. Elle a ordonné des expertises qui ont toutes conclu à une mort n’ayant pas pour origine la violence de la gendarmerie. Elles ont démontré, les expertises, mais aussi les témoignages etcetera, que ces violences n’avaient pas eu lieu.
Malgré ça, on vient nous dire que le travail n’avait pas été fait, et on nous annonce triomphalement dix-sept nouvelles investigations. Alors de bonne foi les gens disent : ah, c’est pas bon, ah, ce n’est pas trop tôt qu’ils s’y mettent enfin.
Non, mais attendez : ces dix-sept investigations dont on nous dit que ‘enfin’ la justice accepterait de ne pas se préoccuper d’abord de la raison d’état, c’est faux. Ce sont dix-sept demandes qui ont été faites par l’avocat de la partie civile – ce qui est son droit le plus stricte, hein : dans une procédure contradictoire la défense peut demander des actes, le parquet peut demander des actes, et la partie civile peut demander des actes. Donc, l’avocat de la partie civile a fait ces demandes-là, ces dix-sept demandes, dans le contexte actuel et parce que assuré que si certaines avaient été rejetées – parce que le juge a un pouvoir d’appréciation – s’il l’avait rejetées, bien évidemment ça aurait été immédiatement un tollé des belles âmes. Eh bien, il l’a accepté hein.
Ça va prendre beaucoup de temps, ça n’apportera rien au dossier d’aujourd’hui, mais ce qui me frappe quand même, c’est cette présentation mensongère. C’est une péripétie de procédure qu’on présente comme un virage qui serait la conséquence de la pression politique et médiatique exercée par tous ceux qui soutiennent le comité Adama aujourd’hui. Ça n’est pas vrai. Ça n’est pas vrai.

Voilà, c’était juste pour rappeler quand même quelques éléments, quelques évidences, et même ce qui était de cette difficulté à faire passer le réel, à imposer la vérité. Celle-ci est en décomposition, il n’y a pas que ce dossier, il n’y a pas que dans cette affaire hein, c’est de plus en plus souvent le cas : la vérité se décompose, hein, au travers d’un relativisme, alors on sait que ce sont des juxtapositions de récits, et ce sera à ceux qui seront les plus violents dans la façon de l’imposer, que le récit sera retenu. Donc, tout ça n’est pas très-très bon pour notre fonctionnement démocratique.
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Noot: De criminele familie Traoré, moet nu een toontje lager zingen. Maar wie helemaal hun bek moeten houden zijn de 'deftige' media...

2 opmerkingen:

Marjorie Hoefmans zei

Knappe heldere analyse met een spijtige vaststelling. Dank, Marc, voor de transcriptie: wat een werk! Ik alvast heb het met interesse gelezen :-)

Marc Vanfraechem zei

Met plezier, Marjorie!

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